Une rue marchande : Bijouteries, Pharmacies, Vestimentaires

La jeune demoiselle, rentrant chez elle, se dit qu'elle pouvait se permettre aujourd'hui de s'adonner gaiement à une de ses activités favorites : le lèche-vitrine.

Elle marcha donc tranquillement, sa malette à la main, jetant un oeil rêveur sur les vitrines des bijouteries plus luxueuses les unes que les autres. Là les bagues d'or, là l'anneau d'argent. Et ce collier de perles ! Ah, qu'il est bon de se faire du mal ... Car si elle pouvait s'offrir ces babioles incensées, elle ne pouvait les portes souvent. Car son habillement se devait d'être parfaitement synthétique, à la CR - Corporation. Alors, il fallait avec désespoir oublier les fantaisies de joailleries ...

"Vraiment, il n'y a que les femmes qui peuvent apprécier ce genre de superflu."

Puis elle se rappela qu'elle avait beaucoup de travail à faire aujourd'hui, malgré le fait qu'elle soit en congé pour ce jour ci. Quelle ironie du sort !
[Libre ! ^^]

Nana avait décidé de quitter son domicile pour aller errer dans les rues de la ville, sans aucun but en tête et surtout sans argent en poche. Il était évident qu’elle y allait pour voir si les gens avaient conservé cette mauvaise habitude de la toiser comme si elle n’était qu’un vulgaire monstre, prêt à bondir sur eux en les faisant périr dans d’atroces souffrances. Elle y pensait avec une certaine ironie, sachant pertinemment qu’elle exagérait sûrement et surtout, qu’elle était incapable d’agir comme elle l’imaginait.

Nana était depuis quelques temps devenue une jeune femme calme et discrète. Elle détestait les humains avec presque autant de ferveur qu’elle les aimait. Une partie d’elle les enviait ardemment ; l’autre partie les haïssait férocement. Néanmoins, comme elle avait décrété qu’elle serait largement plus intelligente qu’eux, elle essayait de contrôler la partie maléfique de sa personnalité pour se concentrer sur celle qui était la plus "humaine".

La jeune femme flânait depuis presque une heure lorsqu'elle arriva à hauteur d'une joaillerie. Là, une femme semblait s'extasier devant la vitrine et, contrairement aux autres personnes présentes, elle paraissait touchante. Peut-être parce qu'elle était pathétique, Nana n'en savait rien. Elle l'observa pendant quelques minutes encore et décida de s'approcher.

Ce jour-là, Nana avait pris l'initiative de porter un bandeau bleu nuit qui cachait ses cornes. De cette façon, elle était assurée de ne pas se créer d'ennuis auprès des humains.

_ … les femmes vénales en particulier.

Elle fixa à son tour la vitrine et ne détourna pas le regard de cette dernière. Elle n'attendait plus que la réponse de la jeune femme. Peut-être était-ce une entrée en matière un peu triviale mais elle n'avait été une grande experte pour entamer la conversation…

[Dsl du retard ... soucis de PC]

Elle se retourna vers la demoiselle, et la toisa d'un air interrogateur.

"Vous savez, il y a toutes sortes de femmes ..."

Puis elle la considèra de haut en bas. Par les temps qui couraient, il fallait très rapidement voir si son interlocuteur était ou non succeptible de vous dénoncer à l'inquisition, ou au contraire vous en protéger.

Mais Sybil était tout sauf intéressée par la politique, donc elle n'en fit pas grand cas, et elle poursuivit, sur le ton du défi.

"Et vous ? Êtes vous de ces gens qui ne pensent qu'à l'argent ?"

(HJ: post à supprimmer)

[HRP : c'est pas grave pour le délai ^^]

Nana ne détourna pas son regard de la vitrine. Elle devinait l’expression faciale de son interlocutrice et bientôt, un sourire mutin vint se dessiner sur ses lèvres. Elle savait qu’elle devait se contrôler, ne pas trop attirer son attention sinon la demoiselle risquerait de se douter de quelque chose. Elle baissa la tête et scruta le sol pendant quelques instants puis lui répondit :

_ Humpf, j’ai bien trop de soucis en tête pour avoir le temps de penser à l’argent. A vrai dire, je trouve ça ridicule de s’attarder devant des objets aussi hideux.

La jeune mutant savait qu’elle y était allée un peu fort. Après tout, cette femme l’avait peut-être volontairement provoquée mais elle ne semblait pas être un danger potentiel pour Nana. Alors, la jeune femme détourna la tête pour la première fois vers son interlocutrice et la toisa à son tour, de la même façon qu’elle s’était sentie observée.

_ Je peux vous demander votre prénom ?

Cette phrase était sortie de la bouche de Nana sans qu’elle puisse la retenir. A dire vrai, elle se fichait pas mal de savoir le prénom de cette femme mais il fallait qu’elle détourne son attention. A aucun moment, elle ne devait soupçonnait quelque chose à propos de ses cornes.

"Mon prénom est Sybil. Et vous avez raison. S'attarder devant ces babioles est une perte de temps. Après tout, j'en vois suffisament dans mon travail, à la CR ... des perles de ce genre ..."

Elle regretta aussitôt d'avoir dit cela. Etant trop occupé à plancher sur des concepts informatiques, elle en oubliait toujours la loi numéro 1 de qui veut survivre dans cette ville : ne jamais dire à quelqu'un quoique ce soit à propos de sa profession. Mais tant pis pour cette fois.

"Et vous, quel est votre prénom ?"

Elle détourna les yeux de la jeune fille pour éviter tout problème. Après tout, il s'agissait peut-être d'une religieuse fanatique. Dans ce cas là, il fallait absolument qu'elle songeât à un moyen de ne pas trop attirer l'attention. Après tout, elle était jeune, et ne souhaitait pas comparaître, encore, devant le Jugement Dernier ...

Nana trouva très curieux le fait que la dénommée Sybil se livre à elle avec autant de facilité. Néanmoins, elle tenta de ne pas paraître davantage intéressée ni particulièrement étonnée. Elle resta sereine, placide, comme à son habitude. Elle observa son interlocutrice qui avait subitement détourné son regard. Que cette femme était paradoxale…

_ Mon prénom ?

Nana hésita longuement. Elle n’avait pas réfléchi au fait que la question lui serait retournée. Elle ne voulait pas révéler sa véritable identité non plus, étant plus paranoïaque que jamais. Elle réfléchit un court un instant et répondit froidement :

_ Je m’appelle Anastasia.

Après tout, son véritable nom pouvait se rapprocher de celui qu’elle avait cité. Elle n’avait cure que Sybil eut des doutes quant à la véracités de ses propos. Et elle avait des raisons d’être suspicieuse. « Anastasia » était un prénom à consonance slave et, hormis son teint laiteux, tout éloignait Nana de cette origine. Peu importait, il fallait qu’elle fasse diversion. Le bandeau était déjà un indice de trop.

_ Bien, j’imagine que nous allons pouvoir avancer puisque ces babioles ne vous intéressent plus. Pourquoi ne pas aller boire quelque chose ?

*Merde, pourquoi j’ai dit ça moi ? Elle va finir par croire que je suis intéressée par elle… Bordel !*

Sybil ne savait pas trop quoi répondre. A vrai dire, elle avait tout envisager, depuis l'arrestation sans préavis jusqu'au crime fanatique, mais point du tout une banale invitation à boire un verre. Se put-il que la dénommée Anastasia ignorât les règles officieuses de cette ville : ne pas s'adresser à qui travaille plus ou moins contre la sacro-sainte Inquisition ?

"Ma foi pourquoi pas ... après tout, il est vrai que sortant d'une journée ereintante, j'aimerai bien me divertir un peu. Allons par là ..."

Elle désigna l'enseigne d'un bar simple, mais dont les prix semblaient abordables. Il fallait à tout prix paraître la plus natureelle possible, si elle voulait pas attirer l'attention, si elle voulait sauver sa misérable existence, et plus stupidement, si elle voulait se faire une " amie " autre qu'une collègue de travaille.

Mais n'était il pas paradoxal de songer à se faire des amis alors que la Suspicion était maîtresse, dans cette ville ?

[Désolée du retard, à mon tour]

Plus le temps passait et plus Nana comprenait à quel point la jeune femme qu’elle avait inconsciemment abordée puis invitée à boire un verre dans un quartier qu’elle ne fréquentait, au demeurant, jamais, semblait être sur la défensive. Il était évident que la ville était plutôt propice à ce genre de comportement mais, jusqu’à preuve du contraire, Nana n’avait pas eu une attitude spécialement curieuse. A dire vrai, elle était même tellement naturelle et détendue qu’elle s’en étonnait elle-même.

Les deux jeunes femmes marchaient donc en direction du bar que Sybil venait de désigner. Nana proposa de s’asseoir en terrasse, la température ambiante le permettait amplement et elle avait été suffisamment enfermée pour s’accorder une pause à l’extérieur.

La situation était cocasse. Nana avait pris une pause totalement décontractée, presque avachie sur la chaise en bois, attendant qu’on vienne lui servir la boisson qu’elle avait commandée. Elle observait Sybil qui semblait tout aussi crispée qu’avant. Nana finit par entamer de nouveau la conversation :

_ J’espère que je ne vous effraie pas. C’est un peu étrange de se retrouver ici avec vous. Je ne vous connais absolument pas, je ne vous ai d’ailleurs jamais vue avant aujourd’hui mais vous me semblez… normale.

Nana marqua une pause. Son sourire mutin avait repris ses droits sur le visage au teint laiteux de la mutante.

_ Enfin, vous voyez ce que je veux dire…

Sybil ne devait pas vraiment voir où Nana voulait en venir après tout mais peu lui importait. Pour une fois qu’elle pouvait jouer de la situation. C’était relativement étrange mais très agréable, aussi.

Plus détendue désormais, Sybil se rappela la règle principale de la vie en société, dont lui avait fait part sa mère le jour de ses 14 ans. Il fallait en permanence conserver une attitude placide et neutre, pour sauver les apparences. Aussi décida-t-elle de sourire machinalement, prenant place au côté de la mutante - dont elle ignorait la condition. Mais quand bien même elle venait à le savoir, cela ne l'aurait pas dérangé outremesure, habituée à travailler en marge des conventions religieuses instruites par l'Inquisition.

Elle s'assit et croisa les jambes, une posture typiquement féminine, et patienta quelques instants avant de répondre.

"Non vous ne m'effrayez pas. A vrai dire, je suis tout à fait "normale", si la normalité existe ... Mais en tout cas, je n'ai rien à craindre des foudres de l'Inquisition, si ce n'est que je suis sous la coupe de l'Imperium, et que pour eux je conceptionne quelques cyborgs ..."

Un serveur arriva pour prendre leur commande.

"Un thé au citron s'il vous plait."

[Encore désolée pour le retard]

Assez curieusement, Sybil avait adopté une posture bien plus décontractée depuis que Nana avait pris la parole et l’avait indirectement soupçonnée d’être effrayée. La mutante regardait la jeune femme comme si elle la testait, attendant patiemment une nouvelle réaction inattendue, une énième remarque étonnante. Pour une fois, ce n’était pas elle l’objet scientifique.

Sa réflexion concernant l’Imperium et l’Inquisition fit sourire Nana, qui avait depuis longtemps fait une totale abstraction de ces deux… forces, clans ? A vrai dire, elle n’avait pas réfléchi à une quelconque qualification pour les désigner. Elle s’en fichait même éperdument puisque dans les deux cas, elle aurait été soit traquée soit soumise. Autant dire qu’elle n’allait pas se réduire à cela…

_ Je comprends mieux maintenant…

Elle lui adressa un sourire plus sardonique qu’elle ne l’avait voulu. Elle allait se faire démasquer ou être considérée comme une simple anarchiste, avec un peu de chance.

_ Votre attrait pour les bijoux. J’imagine que vous avez de quoi vous les payer…

Elle sirota le jus de fruits qu’elle avait commandé. Rien ne valait celui qu’elle confectionnait elle-même mais…

_ Les cyborgs vous intéresse ou c’est simplement par obligation que vous les fabriquer ?

Sybil s'attendait à cette question, mais comme à chaque fois, elle la troublait énormément. A l'évidence, la mort prématurée de son père avait causé en elle un trouble énorme, suffisant pour ébranler même les lourdes colonnes des temples de l'Inquisition.

"Ma foi ..."

L'expression stupide !

"... Je crois que les cyborgs sont une partie intégrante de ma vie, dans le sens où je leur voue la mienne ... C'est une vocation, vous comprennez ?"

Elle ne savait trop quoi dire ensuite, s'étant promis de ne jamais s'épancher sentimentalement.

"Mais j'avoue que le salaire n'est pas négligeable. Et puis, après, la maîtrise biomantique est un don."

Pour une raison qu’elle ignorait, Nana était tout de même intimement persuadée que Sybil n’allait pas rentrer dans les détails. Tout simplement parce qu’elle ne devait toujours pas avoir ne serait-ce qu’un minimum de confiance en Nana et aussi parce que les questions de la mutante étaient prononcées sur un ton propice à la réserve. Néanmoins, Nana en apprenait un peu plus à chaque fois sur son interlocutrice, sans avoir à se dévoiler elle-même et, à bien y réfléchir, c’est sans doute cela qui la poussait à continuer la conversation.

_ Oui, je comprends où vous voulez en venir. Certains sont doués pour faire régner l’ordre, d’autres sont maîtres dans l’art du camouflage et de la discrétion. Et il y a ceux ou celles qui consacrent leur vie à fabriquer des cyborgs.

Nana ne s’écoutait pas souvent parler ; elle alignait les mots en prenant un air dégagé affreusement frustrant pour Sybil, il arrivait qu’elle soit ironique voire cynique sans forcément y faire attention. Mais pour le coup, elle s’était rendu compte de la remarque à double sens qu’elle venait de proférer.

_ N’y voyez aucun reproche ni aucune attaque personnelle, évidemment.

Même quand elle essayait de se rattraper, elle prenait conscience que c’était bien pire. Il y avait toujours un mot de trop ou alors juste un mot mal placé mais rien ne jouait en sa faveur aujourd’hui.

_ Vous êtes installée dans cette ville depuis longtemps ?

Sybil, bien que d'une nature succeptible, n'allait pas s'en faire pour si peu. Après tout ce que lui disait sa mère chaque semaine au téléphone, qu'est ce qu'une inconnue pouvait bien lui dire .

"J'y suis née, dans une des hauts quartiers de la ville. Ma mère tenait à ce que je grandisse là bas, prêt des saintes lois ... Mais elle n'a pas obtenu de moi ce qu'elle espérait ..."

Sybli éclata de rire.

" Et vous ? Que faites vous dans la vie ? Vous n'avez pas l'air commune ... je dirai même normale "

Elle avait ajouté cela avec une pointe d'ironie. Bien que très peu snob pour deux sous, Sybil aimait se donner des faux airs de dame du monde, en parlant légèrement et en lançant des critiques acerbes à qui mieux mieux sans se soucier pertinamment des conséquences.

La situation ne jouait plus vraiment en la faveur de Nana, qui cherchait désormais désespérément une façon de s’en sortir rapidement. Elle ne devait absolument pas parler d’elle et, pour cela, il fallait inventer n’importe quoi. Seulement, à ce moment précis, les idées ne fusaient pas dans sa tête ; elle sirota donc de nouveau son verre, le temps de chercher un énième mensonge à déblatérer à Sybil.

_ Pour être franche avec vous, je n’ai pas vraiment de bons souvenirs de mon enfance, un peu tumultueuse pour ainsi dire. Mes parents trouvaient une sorte de malin plaisir à se disputer devant moi.

Elle marqua une pause ; l’émotion devait être palpable pour qu’elle soit un peu crédible. Elle inspira profondément, elle était à la limite de surjouer son rôle de petite fille malheureuse, déchirée par le divorce de ses désormais défunts géniteurs.

_ Et puis, ils sont morts dans un accident de voiture lorsque j’avais six ans. Je n’ai donc quasiment aucun souvenir d’eux. Disons que c’est plutôt les autres membres de ma famille qui m’ont raconté tout cela.

Elle avait baissé la tête, comme pour montrer à Sybil qu’elle était encore sous le choc lorsqu’elle parlait de cette période révolue de sa –courte– existence. En réalité, elle n’avait pas le souvenir d’avoir été aimée par sa mère, disputée par son père, d’avoir eu une famille. Dans l’esprit de Nana, tout était clair : elle avait toujours vécu toute seule, tuant par ci par là.

_ Mais oui, je crois que j’ai toujours vécu ici, pour le peu qu’on m’en a dit…

Elle évita soigneusement de répondre à la dernière question, concernant un potentiel métier. La seule occupation de Nana était de fuir les êtres humains qui auraient pu soupçonner chez elle une quelconque anomalie, un comportement inhabituel. Elle ne voulait pas redevenir un cobaye.

_ Bizarre cette ville quand même… Vous ne trouvez pas ?

"Vous m'avez l'air triste. Un peu trop triste."

Sybil n'avait certes pas conscience de son effronterie, mais pouvait-elle réellement admettre une histoire si sordide ? Elle pouvait toutefois accorder le bénéfice du doute à la jeune demoiselle.

Mais si elle compatissait, elle serait elle même dans l'erreur.

Si elle ironisait, elle s'attirait les foudres de la jeune mutante.

Si elle ne disait rien, la discussion s'arrêtait.

Autant poursuivre.

"Oui étrange ... mais bon j'ai l'habitude vous savez des choses étranges ... La CR en est chaque jour l'implacable théâtre !"

Nana venait de prendre conscience qu’elle était allée un peu fort et que son histoire devait paraître incohérence ou, tout du moins, bien trop digne d’un roman ou pire, d’une tragédie. Sans compter que sa narration était en complète contradiction avec son attitude ; elle aurait dû apparaître comme une jeune femme tourmentée, blessée par le décès de ses géniteurs, alors qu’elle était plutôt insolente, sûre d’elle, cynique quelques fois. Il était donc temps de passer à autre chose, et Sybil s’en chargea.

_ J’ai le sentiment que vous appréciez votre travail mais que l’ambiance qui y règne est… pour le moins, peu supportable. Vous en parlez comme si cette « CR » était complètement décalée, curieuse. Enfin, comme si c’était un endroit très burlesque. Je me trompe ?

Nana prenait conscience qu’elle parvenait à improviser, à dériver complètement du sujet. En réalité, elle savait qu’elle avait développé cette « capacité » assez naturellement, dans l’unique but de se protéger, encore et encore. Elle regarda Sybil et n’arrivait pas à savoir si c’était le genre de femmes à... Après tout, elle ne risquait rien.

_ Vous n’auriez pas une cigarette par hasard ?

"Je suis désolée de ne pas avoir de cigarettes ; je ne fume pas."

Car si sa vie était propice à un stress d'une incroyable vigueur, elle n'était pas sujette à quelconque dépendance toxicomane.

"Maintenant, je ne souhaiterai pas paraître grossière, mais je vous prie de ne pas mal interprêter mes paroles. La CR me plait beaucoup, seulement comme toute entreprise ennemie de l'Inquisition, eh bien, il s'y tisse des fils plus ou moins blancs, si vous voyez ce que je veux dire ..."

Son naturel féminin, propice à la connivence, allait-il se manifester ? Après tout, n'importe quelle femme vivant seule se jetait corps et âme dans les ragots pour assouvir ses désirs de vie sociale.

Nana jeta un ultime regard dédaigneux à Sybil qui, en plus de lui parler sur un ton douteux, lui avait fait clairement comprendre que le tabac n’était pas pour elle. Elle n’était donc pas de ce genre de femmes et c’était bien dommage. Peut-être qu’une amitié aurait pu naître entre les deux jeunes femmes… A l’écoute de ses dernières paroles, c’est la deuxième personnalité de Nana qui s’était réveillée. Celle qui, en quelque sorte, n’était pas la plus aimable. Et encore, c’était un euphémisme.

_ Je n’ai plus rien à ajouter à cette conversation, il me semble.

Son timbre de voix n’était pas froid, il était glacial. Les mèches venaient couvrir ses yeux pour dissimuler la flamme rouge qui brûlait au fond de ses pupilles. Elle balança nonchalamment deux pièces sur la table, pour payer sa consommation, tourna le dos à Sybil et lui dit :

_ Je doute que nos routes se croisent de nouveau.

Nana partit en direction de chez elle, la démarche plus assurée que jamais, une expression de colère traversant son visage pâle. Et toujours cette haine envers les humains.

*Décidément, tous les mêmes…*

"Et c'est ma personnalité qui est convulsive."

Suivant la mutante du regard, Sybil murmura avec compassion, chose commune à toute femme tant soit peu civilisée. :

"Il y a des gens qui n'arriveront jamais à rien ..."

Elle déposa un billet sur la table, et un serveur s'empressa de venir les mettre dans sa poche-caisse. Sybil eut pour ce serveur un sourire plein de complicité, puis se leva et poursuivit sa route dans la ruelle marchande.

Quelle étrange journée !

Passé la porte d'accès à la ville, le jeune Uur vagabondait dans les rues marchandes, sans aucun but. Il pensait simplement à la suite de la journée. Quelques fois, il tournait la tête, simplement pour afficher un air désintéresser sur les différends objets/bijoux affichés en vitrines.
Les magasins, très peu pour lui ! Il pouvait très bien se contenter de ce que la nature lui offrait. Il haussa les épaules.
Etant un garçon à demi-sauvage de nature car ayant vécu seul de ses propres moyens à partir de dix ans, ceux qui le connaissaient bien pouvaient savoir ce qu'il ressentait vraiment.
Il n'affichait seulement qu'un air méprisant envers cette foule prisonnière du cycle vicieux du donnant-donnant, l'achat, la consommation..
Les yeux fixés sur des vitrines, se demandant comment des personnes pouvaient acheter ça, il passa un peu trop près de Sybil. Son katanas accrocha l'humaine, et Uur leva ses yeux, avec toujours cette impression farouche et sauvage.

"Désolé..", dit-il simplement. D'une voix profonde et d'un air sans reproches.

Patrouillant dans les rues de The End comme il avait l'habitude de le faire quand il n'etait pas entrain d'écrire un article de propagande sur l'Empire, le sous-officier Munky s'ennuyait ferme. Son regard blasé ajouté a l'insigne qu'il avait sur le torse fixé sur son uniforme, n'allait pas du tout avec son état de Garde Impérial. Meme si l'Imperium et l'Inquisition se devait de travailer main dans la main, Les Gardes Imperiaux dépendait de l'Empreur seul, et les p'tits gars de l'Inquisition n'avaient rien a y redire. Aussi la représentation du crane aillé qui figurait sur sa poitrine montrait a quel point Munky aimait la provocation.

Meme avec l'air blazé d'un humain, Munky restait une machine. Une machine qui enregistre chaque objet, qui évalue les distances aux centimetres pres, qui calcul les dégats sans faire de jet de dés (kof kof)
Alors qu'il longeait les batiments d'une rue commerçante, Le cyborg identifia une arme blanche porté par un individu a quelques metres en face de lui. Instinctivement il pointa la canon de son arme de service a hauteur du torse de l'homme avant de déclarer d'une voix sourde:

- Bouge plus, petit. Vous non plus miss, ajouta-t-il pour Sybil. Tu as une poignée de secondes pour me présenter ton permit...

Visiblement l'homme semblait hésiter. Et c'est précisement dans ces moments de doute et de stress qu'on fait une erreur. Le Cyborg n'avait aucune envie d'une course poursuite sanglante dans les rues de la ville, ou que Sybil soit prise en otage. Avec sa précision de machine Munky pointa le canon de son arme sur le ventre de l'homme, en visant un endroit qui respectait une marge de sécurité pour ne pas blesser la demoiselle a ses cotés.

- Refus d'obéissance. murmura le garde impérial. Alors il pressa la gachette de son arme et cinq balles gros calibres vinrent traverser l'abdomen de Kaeserr. De part la puissance de l'arme, le jeune homme fut projeté a plus de deux metres en arriere, et la encore il racla le sol sur un bon metre. (ouais on a pas des armes de flamby nous)

D'une démarche lente et sûr, le cyborg s'approcha du criminel. Le sol semblait se fragiliser sous ses pas. Et lorsque il marcha dans le sang de sa cible, son énorme poid ne fit qu'empirer le bruit écoeurant.
A terre, Kaeserr, dont le coeur battait encore, semblait s'animer en gargouillant des mots inaudibles en éructant son sang.
Munky posa délicatement on talon sur le torse de l'homme pour l'imobiliser définitivement. On entendit ses cotes ceder dans un craquement sourd, alors que le cyborg ajoutait d'une voix morne et officielle:
- Citoyen. Tu as été reconnu potentielement dangereux. Pour Transport d'arme sans permis, et Refus de cooperer, L'Empire a décider que tu etais une menace pour tes semblables. L'empreur ne croyant pas a la réincarcération des criminels, la prison te sera donc épargné. Peut importe que l'homme soit mort avant la fin du speech ou pas. Munky lui accorda une ultime balle dans le front, elle brisa le fond du crane et ressortit dans le sol. Une mort rapide et violente. Amen